[Dossier] Les bus électriques : une avancée technologique ou un échec commercial ?

Bonsoir à tous les internautes,

Hier, j'avais réalisé un sondage sur ma page Facebook Info Réseau RATP pour savoir si les bus électriques étaient plus polluants que les bus à moteur thermique.

Pour la majorité des personnes ayant gentiment répondu au sondage, les bus électriques sont moins polluants que les bus à moteur thermique.

De toute façon, j'avoue qu'on ne pourra jamais répondre parfaitement à cette question mais je vous propose un petit listing de tous les avantages et les inconvénients que peuvent représenter les bus électriques.

Pour commencer notre analyse, commençons tout d'abord par une définition du "marché des bus électriques".

Qu'est-ce qu'un bus électrique ? Un bus électrique est un véhicule permettant d'effectuer un transport de voyageurs d'un point A à un point B en utilisant uniquement l'énergie électrique.
Attention, le bus électrique reste tout de même différent du trolleybus avec la présence de batteries constituant sa réserve d'énergie et il peut être avec ou sans pantographe.

Alstom se lance dans la création de bus, avec son tout nouvel Aptis combinant le pouvoir du bus et du tramway

Maintenant que le terme de "bus électrique" a été défini, intéressons-nous aux marques de bus électriques connues en France.

Marques de bus électriques commercialisés plus ou moins en France

  • HeuliezBus
  • Irizar
  • Solaris
  • MAN (en cours de construction)
  • Mercedes-Benz
  • Gépébus
  • Yutong
  • BYD
  • Bolloré
  • Volvo
  • Van Hool
  • Alstom
  • Breda Menarinibus
  • EasyMile
  • Navya... 
Il y en a d'autres, je suppose mais bon je ne vais pas toutes les lister. 

Les bus électriques ont encore du chemin à faire avant de rentrer dans les mœurs françaises car il y a déjà la présence de nombreux bus hybrides sur un grand nombre de réseaux de transports français. 

Mais avant de tirer un bilan sur ce sujet, je vous propose de parler un peu des avantages et des inconvénients des bus électriques. 

Commençons toujours par le bon côté des choses en parlant des avantages. 
Il faut l'avouer, les bus électriques ont quand même de beaux avantages. 

Le marché des bus électriques est relativement jeune car ce dernier date d'il y a un peu moins de 10 ans malgré que certaines lignes de bus français ont été équipées de bus électriques à petit gabarit comme le Montmartrobus à Paris au début des années 2000 (2001). 

Un petit Oréos 55 (1313) sur la ligne à vocation touristique Montmartrobus exploitée par la RATP
Quartier de Montmartre - Paris
Photo de Guillanst - Wikipédia 
Un Breda Menarinibus ZEUS sur la navette du centre-ville de Toulouse exploitée par Tisséo
Mars 2018

Les bus électriques offrent aux voyageurs un mode de déplacement assez silencieux, un bon point par rapport aux bruits nocifs des bus à moteur thermique. 

Le marché des bus électriques est en plein essor car il incite les marques à repousser leurs limites et à innover en permanence. Ces innovations permettent la pérennité du marché mais bon, cela reste insuffisant. 

Il y a quelques années, le marché des bus électriques était globalement réservé aux bus de petit gabarit mais il commence de plus en plus à s'adapter aux besoins des réseaux de transports collectifs en proposant des bus standards ou articulés. 

De plus, c'est un marché permettant de sensibiliser les populations aux enjeux et aux impacts des bus électriques sur l'environnement.

Les économies au niveau énergétique peuvent être un magnifique avantage pour les bus électriques car il est vrai que le bus électrique consomme moins d'énergie que le bus à moteur thermique. Les économies peuvent se faire sur le freinage, sur les émissions de gaz à effet de serre. 

Malgré les avantages de ce mode de déplacement, les bus électriques ont aussi leurs points faibles et ils ne sont pas à prendre à la légère...

Tout d'abord, le bus électrique est relativement onéreux avec un coût étant plus important qu'un bus diesel mais avec le lourd investissement pour financer les infrastructures et les installations permettant de remiser et de recharger les bus électriques. 

Un inconvénient vient entacher la réputation des bus électriques : l'autonomie. 
Cette dernière se révèle assez limitée (120 à 200 km d'autonomie principalement pour tous les bus électriques).
C'est un élément où les marques ont encore un peu de travail pour arriver au niveau des bus à moteur thermique. 

Un Bolloré BlueBus SE IDFM en service sur la ligne de bus RATP 69 au musée du Louvre en septembre 2018
Le Bolloré BlueBus SE détient 180 km d'autonomie, de quoi faire une journée sans encombres. 


Pour les bus électriques, le fait que le chauffage fonctionne au fioul est un inconvénient assez embêtant. 
Les gens se demandent souvent : "Si le bus est électrique, pourquoi le chauffage du bus reste au fioul ?".
Bonne question. Il y a vraiment "anguille sous roche", quelque chose nous est caché. 
Il faut partir du principe que le bus électrique doit faire fonctionner son chauffage avec de l'électricité et non avec du fioul, c'est logique ? 

Autre point faible concernant les bus électriques, en France, l'électricité produite provient à 80 % du nucléaire environ mettant en action de l'uranium, un métal radioactif malgré le développement de la production de l'électrique grâce aux énergies renouvelables (éolienne, solaire, gaz...).

Une centrale nucléaire française.
Le secteur nucléaire reste le plus grand producteur d'électricité malgré l'arrivée des énergies renouvelables 


Les bus électriques roulent généralement avec des batteries rechargeables la nuit au dépôt. En plus de ça, les batteries des bus électriques sont assez lourdes et imposantes, ce qui peut agir sur l'aménagement intérieur et extérieur du bus. De ce fait,  cela peut réduire le nombre de voyageurs que le bus en question peut accueillir, mais il ne s'agit que d'un petit détail. 

Par contre, le mystère reste entier au sujet du recyclage des batteries. Il faut savoir que la production de batteries est extrêmement coûteuse et représente un lourd danger au niveau des substances chimiques utilisées qui s'avèrent très polluantes et toxiques. 
Malgré le mystère du recyclage, certains composants peuvent être recyclés afin d'être réinjectés dans d'autres batteries. 

Pour conclure notre dossier, le bus électrique peut représenter le monde des transports collectifs de demain car il offre de véritables perspectives en termes d'économies énergétiques et d'innovations mais sa réputation peut être entachée par de lourds inconvénients comme le prix onéreux, la spécificité des installations qui représentent un coût important, le recyclage des batteries ou encore par la production de l'électricité grâce au nucléaire. 
Des progrès sont à faire pour surpasser le bus à moteur thermique qui pollue mais qui est assez rentable pour les opérateurs de transports. 

Le bus à moteur thermique pollue tout au long de son existence mais il a le mérite d'être rentable,  d'avoir une autonomie raisonnable et une meilleure fiabilité. 
Le bus électrique pollue lui aussi tout au long de son existence également avec la production des batteries appelant des substances chimiques assez toxiques, le chauffage fonctionnant au fioul mais aussi avec un recyclage des batteries assez complexes. 

Donc, le bus électrique : une avancée technologique ou un véritable échec commercial ? 
A vous de répondre à cette question. 

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